lundi 27 juillet 2009

Nos identités

Je vous ai déjà parlé plusieurs fois de l'aspect néfaste des identités collectives dans mes réflexions sur le pronom nous, sur le verbe être, sur l'avortement, le sexisme, le spécisme, la souveraineté du Québec, le nationalisme, l'Histoire, la laïcité culturelle, l'effet de halo et les posthumains. Le point était que l'identité collective pouvait à la fois induire un préjuger sur un individu en fonction de son appartenance supposé à un groupe donné, et, parallèlement nuire à la liberté de la personne d'exprimer son individualité en la conditionnant à se conformer à l'image stéréotypée de son groupe. Donc, je pense que la plupart conviendront avec moi que se définir ainsi «collectivement» n'est pas souhaitable.

Je dirais même plus : je pense que même nos identités individuelles nous sont souvent néfastes. De la même façon qu'avec nos identités collectives, on finit par s'attacher à une image de nous-mêmes et à faire des efforts pour la maintenir. À chaque fois que l'on se demande «Cela me ressemble-t-il?» avant de prendre une décision, on fait passer notre désir d'être conforme à l'image que l'on a de nous-mêmes – ou à celle que les autres ont de nous-mêmes, ou à celle que l'on voudrait projeter – avant d'autres considérations qui devraient être plus importantes. On devrait davantage se focaliser sur nos désirs réels sans nous demander si ça fitte avec notre personnalité. L'identité devient souvent un frein à notre progression personnelle.

3 commentaires:

  1. Ça fait sens, mais je pense que ce que tu dis n'est que l'affirmation de la nécessité d'être sceptique face à notre identité et d'en douter, mais il me semble nécessaire d'avoir une identité. Je veux dire qu'il y a toujours une base sur quoi construire. Imaginer l'homme comme un nuage est vide... Au moins, il faut le voir comme un rhizome et déjà il a un point même s'il change.

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  2. Oui mais, notre identité est-elle vraiment notre nature profonde? Le concept même d'identité me semble appartenir davantage au monde symbolique qu'au monde empirique. Même si quelque chose est tangible, son identité n'existe que dans notre système de représentation.

    Mais c'est quand même vrai ce que tu dis. Il est nécessaire d'avoir une identité de base... ou plutôt, il est inconcevable de ne pas en avoir. L'idée n'est pas tant de supprimer le concept d'identité, que d'éviter d'agir et de penser pour se conformer à une identité ou pour la défendre.

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  3. Déjà tout petit, je m'étais fixé comme un de mes objectifs de faire de la recherche scientifique quand je serais plus grand. J'avais donc choisi une part de mon identité que j'ai construite autour de ce projet. J'ai réalisé ce projet (je fonctionne beaucoup par projets).

    Depuis longtemps, j'approfondis les cultures qui m'intéressent. Certaines me parlent plus que d'autres, même si c'est quelque chose qui évolue au fur et à mesure. N'est-ce pas de l'identité ?

    Ensuite, pour les définitions collectives, je vois ça plus comme un partage d'éléments communs ou semblables que des appartenances. Le tout est de ne pas se restreindre à des égalités. rien n'empêche d'être plus ou moins proche de tel élément de telle identité et plus ou moins éloigné de telle autre, ni à ce qu'elles soient multiples.

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