jeudi 23 avril 2009

La laïcité culturelle

Le principe de laïcité – séparation de l'État et de la religion – est présent dans la plupart des pays occidentaux. Il permet aux citoyens de pratiquer la religion de leur choix sans subir de persécution.

Le concept de «religion» est caractéristique de la culture occidentale. On y fait donc une distinction entre un trait culturel religieux et un trait culturel laïque. Cette dichotomie ne m'apparaît pas comme allant de soi. Comment évalue-t-on la religiosité d'un trait culturel? Croire en l'astrologie ou que le treize porte malheur, est-ce religieux?

Selon moi, le principe de laïcité ne devrait pas se contenter de séparer religion et État, mais bien de séparer tradition et État; c'est ce qu'on appelle le multiculturalisme. Éventuellement, ce sera la prochaine étape. Dans un monde postnationaliste, les gouvernements ne seront plus que des institutions au service du peuple (au même titre que les banques et les épiceries), et n'utiliseront plus de «sentiment commun d'appartenance» ou de traits culturels communs pour se définir.

La «crise» des accommodements raisonnables et la tentative de définir une «identité québécoise» me semblent symptomatiques d'une trop grande ingérence du gouvernement dans la sphère culturelle. Un Québécois est quelqu'un qui vit sur le territoire du Québec et donc qui participe à la société québécoise. Qu'il porte une burka ou qu'il regarde le hockey ne devrait pas être préoccupant pour le gouvernement.

2 commentaires:

  1. Très bonne réflexion.

    Je suis déjà allé un peu dans ce sens, mais pointer la tradition, c'est ce qu'il me manquait, merci!

    RépondreEffacer
  2. La laïcité constitutionnelle qui est inscrite dans la loi de certains pays occidentaux n'est que l'implication de la laïcité philosophique.

    La laïcité philosophique, elle, va bien plus loin. Elle concerne l'ensemble des relations humaines et les domaines où elles s'exercent, et affirme simplement que toute bonne relation est basée sur un modus vivendi minimum qui permet d'établir des ponts de relations entre deux individus, ou deux groupes, capables de s'extraire du noyau dur de la culture à laquelle ils appartiennent.

    C'est la base même de l'humanisme. La base commune étant notre humanité. Dans une situation de conflit, notre appartenance à la même espèce peut être le seul consensus sur lequel nous pouvons bâtir une relation équitable.

    RépondreEffacer