mardi 3 février 2009

Les obscurcis et les porteurs de ténèbres

J'ai déjà parlé sur ce blogue de ce qu'étaient l'obscurantisme ainsi que de ses conséquences. J'apporterai maintenant une distinction entre ceux qui sont victimes de l'obscurantisme et ceux qui en sont les vecteurs. Notez que l'on peut être à la fois victime et vecteur de ce virus de l'esprit.

Les gens qui ne font que croire sans rien demander à personne ne me dérangent pas trop. Il est évident que je trouve souvent agaçante leur fermeture systématique face au dialogue, cependant ils ne font rien de mal (à moins que leur croyance ne les poussent à commettre des gestes répréhensibles). Ceux qui me dérangent sont les gens qui essaient de répandre leur croyance.

On peut admettre qu'il y a des prêcheurs qui croient honnêtement aux inepties qu'ils véhiculent. Par exemple, je n'ai pas de raison de douter que le Pape se croit vraiment le porte-parole du Saint-Esprit. De même, certains qui se disent en contact avec des anges, des esprits ou des extraterrestres pourraient n'être que les victimes d'une forme de schizophrénie. Ils entraînent tout simplement les autres dans leur délire.

Toutefois, la plupart de ces « porteurs de ténèbres » sont très certainement conscients de l'infondé des croyances qu'ils colportent. Il y a toutes les chances que ce soient des charlatans voulant délibérément tromper dans le but de s'enrichir aux dépens des gens moins instruits. On ne peut pas tous tout connaître. Si quelque chose a l'air d'être scientifique, on va s'y fier et l'essayer alors qu'on est peut-être en train de se faire avoir. Pourquoi, au nom de la liberté d'expression, laisse-t-on les charlatans de tout genre s'adonner à leur magouille? Il me semble que l'office de protection du consommateur devrait intervenir. On pourrait faire comme pour le tabac et apposer une étiquette sur les livres ésotériques ou les pseudo-médicaments des médecines alternatives qui dirait par exemple : « Attention, toutes les expériences contrôlées réalisées jusqu'à présent démontrent que ce produit est sans efficacité aucune ».

En attendant, je m'adresse aux honnêtes prêcheurs et je vous dis ceci : Si la foi se fonde sur une conviction personnelle et non sur une démonstration scientifique, alors l'action même de « répandre la bonne nouvelle » est insensée. Car si vous n'avez aucune autre preuve à me donner que votre religion est la bonne, à part « J'y crois très fort! », vous n'avez strictement rien de plus que vos compétiteurs. Si vous me dites que vous croyez à Dieu uniquement parce que vous « sentez sa présence », je pourrai vous répondre que moi je ne sens rien de tel. Alors, de deux choses l'une, soit je suis aveugle soit vous hallucinez. Sans preuve, sans démonstration, sans argument, il est impossible de convaincre qui que ce soit rationnellement. Revenez me voir quand vous aurez quelque chose de plus tangible. Demandez-vous si l'argument que vous m'apportez vous convainc vous-mêmes. Tant que votre croyance demeure uniquement viscérale, il est négligent d'essayer de la répandre. Car, si vous vous trompez, vous induisez les autres en erreur.

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